Plans

PREHISTOIRE
Avant l’apparition de l’homme sur le site de Rome, la vallée où le Colisée se trouve maintenant collectait les eaux des collines qui créaient ici un petit lac. Dans ces cartes, on peut voir la zone telle quelle était avant que l’homme s’y établisse. Le Tibre inondait la zone du Circus Maximus et aussi une partie du Champ de Mars où il y avait un marais, le palus Caprae ou Capreae (marais des chèvres)

VII SIÈCLE AV. J.C.LES PREMIERS MURS DE ROME
Rome naît quand des peuples d’origine latine, sabine et étrusque s’installent sur les collines. Les premiers murs sont bâtis autour du Palatin par Romulus, le premier roi de Rome. Selon la légende, Romulus disparaît près du Palus Caprae, tandis qu’il passe l’armée en revue.

I SIÈCLE AV. J.C. – PÉRIODE RÉPUBLICAINE
Au fil des siècles Rome se développe et la région est habité. Les égouts sont construits et le lac, où le Colisée se situe maintenant, disparaît. Dans cette partie de Rome il y a beaucoup de maisons et de temples, probablement parce que c’est le carrefour des quatre quartiers de la ville.

64 AD – LE FEU ET LA DOMUS AUREA
Après le célèbre incendie de 64 av. Néron occupe la majeure partie du centre de la ville. Il défriche la zone et construit une magnifique résidence, la Domus Aurea : avec des palais, des parcs, des pavillons et toutes sortes de merveilles (taille débattue entre 40 et 120 acres). Découvrez toute l’histoire dans ce documentaire avec une reconstruction 3D du palais de Néron. Au fond de la vallée, Néron fait construire un grand bassin rectangulaire, entouré d’un portique.

71-72 AD – DÉBUT DE LA CONSTRUCTION
Après le grand incendie en 64 avant J. C. Néron occupe la plus part du centre de la ville. Il fait démolir les bâtiments de la zone et construit une magnifique résidence, la Domus Aurea qui comporte des palais distincts, des vastes jardins, des pavillons et toutes sortes de merveilles (selon différentes sources l’espace occupé varie de 20 à 60 hectares ). Regardez toute l’histoire dans ce documentaire avec une reconstruction 3D du palais de Néron.
Au fond de la vallée, Néron avait fait bâtir un grand bassin rectangulaire, entouré d’un portique. Après la mort de Néron, le nouvel empereur Vespasien rend aux Romains beaucoup de l’espace occupé par la Domus Aurea et avec un geste très symbolique du point de vue politique, il fait édifier sur l’emplacement du lac de Néron un bâtiment public : l’amphithéâtre connu sous le nom de Colisée.

II-III SIÈCLES – LE SITE AU COURS DE L’EMPIRE
Le quartier se trouve maintenant au cœur de la ville et abrite de monuments, palais, statues, bâtiments publics, etc. La prèmiere carte ci-dessous est la « Forma Urbis », la célèbre carte de Rodolfo Lanciani dans laquelle les deux villes – ancienne et moderne – sont représentées par des couleurs différentes. Il l’a appelé Forma Urbis pour rendre hommage à l’originale, immense carte en marbre qui se trouve dans le Temple de la Paix à Rome.
La dernière carte ci-dessous a été imprimée à la fin du 18ème siècle par le cartographe viennois Franz Antoine Schraembl (1751-1803). Probablement la carte de la Rome antique n’est pas exacte mais elle est magnifiquement dessinée et imprimée.

III SIÈCLE – FORMA URBIS
La Forma Urbis Romae est un grand plan de Rome en marbre (environ 18 x 20 mètres), à l’échelle 1:240, gravée au début du IIIème siècle. La carte montre en détail le plan de tous les éléments architecturaux de l’ancienne ville. Elle était accrochée sur l’un des murs du Templum Pacis à Rome. Aujourd’hui, il n’en reste que 1.186 pièces, soit 10-15% de la carte.
La Forma Urbis est très importante car elle est tellement précise qu’on a pu reconstruire du moins en partie Rome telle qu’elle était au temps des Severi. Elle a été élaborée – de toute évidence – après une enquête minutieuse en utilisant des critères modernes. Rien de ce genre ne va réapparaître jusqu’au 15ème siècle! L’image représente les peu de fragments qui nous sont parvenus et qui montrent l’amphithéâtre (ils sont importants parce qu’ils montrent des subdivisions des places dans le Colisée).

800 – MOYEN ÂGE
Pendant le Moyen Âge le Colisée est probablement habité. L’arène devient une sorte de carrefour, peut être un marché. La carte ci-dessous montre les chemins qui ont été construits pour pouvoir traverser l’amphithéâtre.

1000 – UNE VUE DE LA VILLE
Cette image est une reconstruction de la ville vers l’an 1000. Vu de l’Est le Colisée apparaît pratiquement intact, tout comme les nombreux temples et monuments anciens (le mausolée de Adrien, par exemple). Dans les murs de la ville, les espaces vides sont prédominants.

1200 – LA CARTE D’EBSTORF
La carte d’Ebstorf est une carte du monde comme on le connaissait vers le 13ème siècle, faite par Gervais d’Ebstorf.
Elle a été nommée d’après son lieu de découverte qui est probablement aussi son lieu de création, le couvent bénédictin d’Ebstorf, en Basse-Saxe.
Rome n’occupe visiblement qu’un petit espace: Essayez de trouver le détail en noir et blanc sur la grande carte (je vous aide: il se trouve le long du rayon 17: 30). Curieusement, le Colisée est absent … À l’époque médiévale la représentation typique d’une ville est circulaire, et cette tendance continue jusqu’à la fin du XVème siècle.
La carte a été détruite pendant le bombardement d’Hanovre en 1943, et reconstruite d’après des copies anciennes.

1200 – CARREFOUR
À cette époque cette partie de la ville est très animé: le Colisée est habité et le quartier est traversé par des nombreuses rues. Le bâtiment, dont la fonction originaire a changée, est désormais devenu une résidence/forteresse disputée par des puissantes familles romaines. L’avantage du Colisée est aussi de se trouver sur la route des pèlerins entre le centre de la ville et le Latran, où les papes résidaient à l’époque.

1400 – UNE IMAGE DE LA VILLE
La belle miniature ci-dessous est tirée d’un célèbre manuscrit enluminé, connu sous le nom de Très Riches Heures du Duc de Berry. C’est peut-être le meilleur exemple de miniature en style gothique français qui a survécu jusqu’à nos jours. Il s’agit d’un livre d’heures commandé par le duc Jean de Berry, aux frères de Limbourg entre 1412 et 1416. La vue est du nord : la représentation circulaire de la ville est plutôt fantastique mais elle est typique de cet âge. Cependant elle montre tous les éléments les plus importants: aqueducs, murs, églises, etc., et – bien sûr – l’amphithéâtre.


L’image ci-dessous est une fresque de la même période (1412-1415) par Taddeo di Bartolo, qui se trouve dans la Mairie de Siena. Les similitudes sont frappantes!

Le plan en bas est tiré de la «Géographie de Ptolémée», un best-seller de la Renaissance et redécouvert en Europe au XVème siècle. Réimprimée plusieurs fois avec des plans mis à jour et/ou ajoutés, cette œuvre a été traduite en latin vers l’an 1406. La première édition avec les plans remonte au 1478 environ et il s’agit probablement du premier livre imprimé enluminé.
Certains plans ont été réalisés par le cartographe florentin Pietro del Massaio. Dans ce plan, la représentation circulaire de la ville est abandonnée au profit d’un système «scientifique» conçu par Leon Battista Alberti.
Castel Sant’Angelo, Borgo et Saint-Pierre apparaissent en bas à droite, séparés de la ville par le Tibre. Dans la ville, on voit que le Panthéon, le Forum, les collines du Capitole et du Palatin et le Colisée dominent l’espace central, bien que quelques églises apparaissent juste à côté. D’autres monuments, comme la Pyramide (en haut à droite), peuvent être facilement identifiés.

1474 – LE PLAN PAR ALESSANDRO STROZZI
Cette carte de Alessandro Strozzi est assez intéressante, car elle maintient la vue circulaire « médiéval » par le Nord, mais au même temps, elle est assez complète et précise dans la représentation de la ville et de ses bâtiments. Apparemment, cette carte aussi a été dessinée selon le système d’Alberti.

1493 – LES CHRONIQUES DE NUREMBERG
Cette image est tirée des Chroniques de Nuremberg qui sont une histoire illustrée du monde d’après la Bible. L’œuvre narre en outre l’histoire d’un certain nombre des plus importantes villes occidentales. En 1493 elle est publiée en deux éditions : en latin par Hartmann Schedel et en allemand par Georg Alt. Il est l’un des mieux documentés livres anciens – un incunable – et l’un des premiers à intégrer avec succès les illustrations et le texte. Le « Coloseus » apparaît sur la gauche.

1500 – LES PÈLERINS ARRIVENT À ROME
Cette carte de Erhard Etzlaub ne montre pas Rome mais elle est extrêmement intéressante car elle montre tous les chemins qui de toute l’Europe menaient à Rome avec les distances entre les villes. En ces temps-là, plusieurs voyageurs étaient pèlerins qui se dirigeaient vers les lieux saints de toute l’Europe.

1549 – SEBASTIAN MÜNSTER
Sebastian Münster était un cartographe et cosmographe allemand. Il était aussi professeur d’hébreu et parmi ses œuvres les plus importants il y a une traduction de l’ancien testament d’hébreu en latin. La Cosmographia, son chef-d’œuvre publié en 1544, était la première description allemande du monde entier. Son portrait ornait le vieux billet de 100 marks.
Dans son tableau l’amphithéâtre est … nulle part! Si l’on regarde attentivement, on voit qu’il y a une note sous la lettre G: Templum Pacis, ubi quoque regard debuerat Colisée ingens Aedificium, Sed loci angustie exclusit, qui signifie « Temple de la Paix, où le grand bâtiment du Colisée aurait également dû être, mais il a été omis en raison du manque d’espace. »

1551 – LA CARTE DE LA ROME ANTIQUE DE BUFALINI
Le plan de la ville de Rome de Leonardo Bufalini (1551) est le premier plan imprimé de Rome et constitue un tournant indéniable dans l’histoire des Plans.
La première source du plan de Bufalini est la Rome antique de Bartolomeo Marliano, insérée dans la seconde édition de son travail Urbis Romae Topographia, publiée à Rome en 1544 (dimensions 306 × 464 mm) et qui a la même orientation et la même précision dans les détails que celle de Bufalini, bien que ce dernier montre une plus grande capacité géodésique.
Bien que rare, l’œuvre de Bufalini a eu une énorme influence sur les cartes de Rome dans les années à venir, qui montrent ses contenus essentiels en différents formats. La copie la plus fidèle est celle publiée par Francesco Paciotto et Antonio Lafrery en 1557. C’est la première carte de la ville révisée depuis la Forma Urbis.
Jusque-là toutes les images de la ville étaient des vues et il est donc surprenant que cette carte correcte de la ville a été publiée si tard dans la Renaissance, parce que les techniques d’arpentage étaient connues et utilisées depuis 1500. Le Colisée est encore en rase campagne.

1557 – BEATRIZET & LAFRERY
Nicolas Béatrizet était un graveur français qui a travaillé avec Michel-Ange, rien de moins. Il était l’un des nombreux artistes venus à Rome au XVIème siècle parce qu’il y avait un bon marché pour estampes, gravures et œuvres d’art en général. Il a publié ses travaux dans l’ouvrage Speculum Romanae Magnificentiae d’Antoine Lafrery. Probablement beaucoup des clients de Lafrery après avoir acheté une des ces œuvres la faisaient relier.
Cette vue est prise de l’ouest. Le détail montre très clairement le réseau des routes autour du Colisée en 1557.

1557 – SEBASTIANO DEL RE
Cette curieuse gravure datée 1557 montre la ville avec les fortifications en dehors des portes de la ville, faites construire par le pape Paul IV.

1570 – PIRRO LIGORIO
Pirro Ligorio était un architecte, un peintre, un antiquaire et un dessinateur de jardin italien. Il était considéré un grand érudit mais aussi comme le plus célèbre faussaire d’inscriptions latines du XVIe siècle. Cette carte concentre l’attention sur les monuments antiques.

1576 – MARIO CARTARO
Mario Cartaro a publié cette carte en 1576, une période très prolifique pour les cartographes et les imprimeurs. Les maisons de la ville sont encore au-delà des Forums, et le Colisée se dresse au milieu des potagers et des jardins. La carte entière peut être téléchargée ici.

1577 – DU PERAC & LAFRERY
Étienne Du Perac est arrivé à Rome en 1559 et a publié un plan de Rome en collaboration avec Antoine Lafrery Cette carte célèbre montre la ville telle quelle était avant les grands changements apportés par le Pape Sixte V. Le Colisée se dresse au milieu des jardins, des vergers, des villas et des ruines. La carte entière peut être téléchargée ici.

1585 – GEORG BRAUN & FRANS HOGENBERG
Georg Braun de Cologne, de 1572 à 1617 a édité Civitates Orbis terrarum. L’œuvre est composée de 546 perspectives, vues à vol d’oiseau et plans des villes du monde entier. Son travail en six volumes a été inspiré de la Cosmographie de Sebastian Münster.
Frans Hogenberg (1535-1590) de Malines a créé les tables pour les volumes 1-4. Dans cette image, on voit que le Colisée est encore entouré de champs et de vergers, hors du centre-ville. Faites attention à ne pas confondre le Colisée avec le théâtre de Marcellus près du Tibre. Une version élargie de cette carte peut être trouvée ici.

1590 – SIXTE V LE BÂTISSEUR
Sixte (les Romains l’appelaient Papa Sisto) était un pape autoritaire: il chasse les bandits qui infestent la campagne et dont le nombre varie de 12.000 à 27.000, avec une féroce telle à susciter beaucoup de critiques et assure la sécurité des États pontificaux. En peu plus de deux ans, l’État pontifical est devenu le pays le plus sûr d’Europe. Sixte assainit les finances papales que Grégoire XIII avait laissées dans un état épouvantable, et en peu de temps il est réussi à accumuler d’énormes quantités d’or et d’argent. En tant que bâtisseur, il inaugure toute une série de travaux dans la ville: l’achèvement du dôme de Saint-Pierre; la loge de Sixte dans la basilique de Saint-Jean-de-Latran, des travaux d’embellissements ou de réparations du palais du Quirinal, Latran et du Vatican, l’érection de quatre obélisques parmi lesquels celui sur la Place Saint-Pierre, pour ne citer que quelques-uns… Pour réaliser ses programmes il ne s’arrête devant rien même pas les monuments anciens. La colonne de Trajan et celle de Marc Aurèle (à l’époque connue sous le nom de colonne d’Antonin le Pieux) sont utilisées comme piédestal pour les statues des SS Pierre et Paul; la Minerve du Capitole est transformée en un emblème de la Rome chrétienne, le Septizonium de Septime Sévère est démoli pour en obtenir des matériaux de construction. La carte montre les rues qu’il a ouvert et qui sont toujours au cœur de la ville: après tout, Via Sistina est appelée ainsi en son honneur!

1593 – ANTONIO TEMPESTA
Cette belle vue aérienne de Rome a été imprimée en 1593 par le peintre et graveur Antonio Tempesta, qui a inauguré une nouvelle prospective, orientée vers l’est, de la ville. Cette édition, avec des changements, remonte à 1645 et montre Rome telle qu’elle était à la fin du XVIème siècle, avec quelques-uns des changements apportés par Sixte V. Près du Colisée il y a la nouvelle route qui mène à Saint-Jean-de-Latran. Voir toute la carte ici.

1618 – MATTHAEUS GREUTER
Dans cette carte de Mathaeus Greuter, on peut voir que les projets de Sixte ont étés accomplis: les rues autour du Colisée commencent à ressembler à celles d’aujourd’hui: Via di San Giovanni in Laterano, la longue ligne droite entre le Colisée et le Latran, est ouverte, et aussi les autres rues prévues à partir de Sainte Marie Majeure: Via di Santa Croce mène à l’église de la Sainte-Croix ; Via Gregoriana (aujourd’hui Via Merulana), qui mène au Latran, est agrandie..

1625 – GIOVANNI MAGGI
Dans cette perspective datée 1625, nous voyons beaucoup de maisons le long des rues, entre le Colisée et le Latran. La région regorge d’églises et de couvents, mais les principaux bâtiments de la place du Latran appartiennent à l’hôpital d’Arciconfraternita del Salvatore (toujours là-bas, encore un hôpital).
L’archiconfrérie en 1604 avait conclu un accord avec le Sénat de Rome, s’engageant à fournir toutes les pierres (extraites au Colisée) nécessaires pour terminer le Palais des conservateurs au Capitole. En échange, il obtint la permission de démolir l’Arc de Basile, qui était placé à l’extrémité orientale de la Via dei Santi Quattro (on peut voir sur les cartes précédentes) et d’utiliser de ses matériaux pour construire l’hôpital. En 1606, la concession d’utiliser les pierres du Colisée fut rénovée à l’archiconfrérie.
Giovanni Maggi est né vers 1566 et il a été actif à Rome à partir du début du XVIIéme siècle. On ne connais pas beaucoup de lui, mais en 1625 il grava sur bois la plus grande jamais carte de Rome (cm 224 x 428).
L’utilisation du bois est plutôt inhabituelle, car la plupart des artistes préférait graver sur le cuivre. Probablement l’explication est que la technique du bois est moins chère et plus rapide. Il semble qu’on a fait seulement quelques exemplaires de la copie originale, de sorte que bientôt la mémoire de cette carte a été perdue. C’est sans doute pourquoi, en 1774, Carlo Losi a reproduit la carte de Maggi et a tenté de la vendre comme une publication originale. La carte entière peut être téléchargée ici.

1652 – MATTHAUS MERIAN
Matthaus Merian (1593 – 1650) était un important graveur et cartographe suisse. À Francfort, il s’associa avec Johann Theodor de Bry. Merian est surtout connu pour ses plans finement gravés et très détaillés et pour les vues de la ville, et il est considéré comme l’un des pionniers de la projection axonométrique. Après sa mort en 1650 ses deux fils, Matthäus et Caspar publièrent ses grandes œuvres, Topographia Germaniae e Theatrum Europaeum, sous la désignation Merian Erben.
Ce point de vue suit le modèle orienté vers l’est, établi en 1593 par Antonio Tempesta. La projection axonométrique que Merian utilise pour cette carte lui donne une signification particulière pour les historiens et les architectes, qui peuvent ainsi visualiser de nombreux bâtiments qui ont été détruits ou sont tombés en ruine à l’époque ultérieure. Cette carte comprend également quelques-unes des seules survivantes représentations visuelles des anciennes églises de Rome, dont beaucoup en le 18ème siècle furent remplacées par des structures grandioses.

1676 – GIOVANBATTISTA FALDA
G.B. Falda en 1676 imprima une carte de Rome en 12 feuilles, qui représente Rome à l’époque baroque. La carte est très précise et détaillée et est devenue immensément populaire, tant et si bien qu’elle a été reproduite et mise à jour plusieurs fois: en 1697, 1705, 1730 et 1756. La carte est très importante pour la cartographie romaine, et elle est restée inégalée jusqu’à la publication de la carte de Nolli en 1748. Falda est mort jeune, à 35 ans, mais il a travaillé dur et nous a laissé environ 300 gravures de palais et endroits de la ville.
Une version plus grande de cette carte peut être trouvée ici. La carte entière peut être trouvée ici.

1703 – NICOLAS DE FER
Le cartographe français Nicolas de Fer (1646 – 1720) était également géographe, graveur et éditeur. Dans cette carte, nous voyons que la zone du Colisée est devenue une partie de la ville. Les maisons ont maintenant atteint la vallée du Colisée et relient l’amphithéâtre au Latran.

1721 – JOHN SENEX – JOSEPH HARRIS
Cette carte de la ville ressemble un peu à des cartes modernes pour les touristes. Les principales attractions, Saint-Pierre, le Colisée, la colonne de Trajan et la pyramide, sont mises en évidence dans les coins, et de nombreux lieux importants sont numérotés et expliqués dans les colonnes. La carte n’a pas vraiment envie d’être réaliste, car elle montre l’ancienne et actuelle situation de la ville. elle est très agréable à regarder, cependant.
L’autre image, par Canaletto, montre l’état du monument autour l’an 1720.

1748 – GIAMBATTISTA NOLLI
Giambattista Nolli était un architecte et cartographe qui a consacré sa vie à documenter les bases architecturales et urbaines de la ville. Il est surtout connu pour sa Pianta Grande di Roma, sur la quelle il a commencé à travailler en 1736 et à graver en 1748.
Nolli a réalisé une prouesse technique extraordinaire qui représente un jalon dans l’art et la science de la cartographie. Enquêtes modernes et images satellitaires sophistiquées ont confirmé l’exactitude de la carte de Nolli au sein du plus petit marge d’erreur. La carte est composée de 12 gravures sur cuivre qui mesurent ensemble 176 x 208 centimètres; elle a été la description la plus précise de la ville produite jusqu’à ce moment.
La carte Nolli reflète la carte de Bufalini de 1551, cependant Nolli réoriente la ville au nord magnétique (ce qui reflète sa confiance sur la boussole pour l’arpentage) et représente les espaces publics couverts, par exemple les colonnades de la place Saint-Pierre et le Panthéon, comme un espace civique ouvert. La carte a été une amélioration significative de la précision et elle a étée utilisée comme carte de base pour la cartographie romaine et pour la planification de la ville jusqu’aux années 1970.
Ce grand site de l’Université de l’Oregon est dédié à la carte de Nolli. Explorez et apprenez!
Nolli collabora avec le célèbre graveur Piranesi dans la production d’une version réduite de cette carte, la Piccola Pianta, commencé en 1747, mais publiée avec la carte plus grande en 1748.

1800 – STOCKDALE
Bien que datée 1800, la carte a été publiée en 1776. John Stockdale (1750 – 1814) est né à Caldbeck, en Angleterre, et a été formé par son père dans le métier de forgeron. Toutefois, il a quitté ce métier en faveur de travaux plus humbles, travaillant à différents moments comme portier et valet. Pour un certaine période, il était au service du libraire John Almon : ayant appris le commerce des livres en observant Almon, Stockdale ouvrit sa propre librairie et commença à publier divers travaux historiques et scientifiques. Les collègues éditeurs, peut-être pour réagir à son statut social à la naissance, ont écrit de lui: «étant un homme de naissance naturelle, il est vite devenu remarquable dans les affaires, en dépit d’une grande excentricité de conduite et une grande grossièreté des mœurs».
Jamais tout à fait accepté dans le commerce, les collègues éditeurs de Londres de Stockdale péjorativement l’appelaient comme «Le forgeron libraire ». Néanmoins, Stockdale publia un certain nombre de travaux importants, y compris plusieurs géographiques, notamment Géographies Américaines en 1794 et, avec John Cary, le New British Atlas in 1805 (de http://www.geographicus.com/).
Curieusement, cette carte montre le Colisée comme une petite colline, au lieu du bâtiment elliptique d’habitude. Pourquoi? Peut-être parce que le monument à l’époque était à moitié enterré par la terre des siècles, et plein de végétation pittoresque …

1860 – ETTLING – DAY & SON
La carte dessinée par T. Ettling et publiée par Day & Fils montre une rangée de maisons entre le Colisée et le Latran, mais la zone est encore assez vide. Pratiquement la même carte apparaît publiée par John Dower en 1852.

1873 – LE PLAN D’AMÉNAGEMENT URBAINE
L’annexion de Rome au Royaume d’Italie en 1870 produit une vaste et soudaine expansion de la ville. Cette carte est le plan de la ville publié en 1873. On voit que le réseau routier autour du Colisée (en rouge) n’est pas très différent du réseau actuel.

1890 – FOUILLES
L’ancien amphithéâtre subit beaucoup de travaux de réparation : voir ici pour les détails. La zone autour du monument est finalement nettoyée et réorganisée, le portique monumental sur le côté nord (ce qui apparaît sur les pièces de monnaie) est à nouveau mis en lumière tout comme les bornes vers Via Labicana.

1932 – OUVERTURE DE VIA DELL’IMPERO
Le régime fasciste veut rafraîchir la mémoire de la Rome impériale pour soutenir le concept de l’Empire italien. C’est pourquoi Mussolini ordonne l’ouverture de Via dell’Impero entre Piazza Venezia et le Colisée (ce lieu spectaculaire était utilisé pour des rassemblements fascistes et pour des parades militaires dans). Les travaux durent de 1924 à 1932.
À juste titre, Wikipédia écrit en anglais (curieusement pas en italien): « bien que la route ait été saluée comme une célébration des gloires de la Rome antique, sa construction a entraîné la démolition systématique de plus de 40.000 mètres carrés de l’une des zones les plus peuplées de Rome, effaçant structures anciennes, médiévales et Renaissance, y compris cinq Églises et maisons populaires où demeuraient 746 familles les plus pauvres de Rome … La Via del Fori Imperiali a complètement changé le paysage et le caractère du cœur de Rome et a trancha la zone des Forums impériaux en deux. Indignation générale est souvent la réaction des archéologues modernes. Le plus gros problème de tous est que la route à fort trafic porte à travers la zone du Forum une très lourde charge de circulation automobile, dont les émanations et les vibrations d’échappement continuent à faire incommensurables dommages aux monuments antiques romains environnants. Cependant, de nombreux efforts par des universitaires et des groupes de citoyens ont jusqu’à présent échoué à convaincre le gouvernement de la ville romaine de tenter de défaire ce que Mussolini à fait en retirant la route, autre que la création d’une zone piétonne le dimanche et les jours fériés. »
Lire ici pour plus de détails. Les cartes ci-dessous montrent les changements.

La zone en 1925, avant que les édifices soient éventrés

Une vue aérienne de la zone

Les éventrements

Qu’est-ce qu’il y à au-dessous de Via dei Fori Imperiali ?

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